La pêche au centre des accords sur le Brexit : les normands veulent retrouver les eaux poissonneuses britanniques

Les négociations ont repris ce mardi entre le Royaume-Uni et l'Union Européenne pour le post-brexit. Les 27 pays de l'Europe soutiennent les pêcheurs normands : ce sera le "No Deal" si il n'y a pas d'entente pour les laisser pêcher en zone britannique qui représente près de la moitié des prises. 

De nouvelles négociations post-Brexit entre Londres et l'Union Européenne ont repris ce mardi 8 septembre 2020 et les deux parties ont jusqu'au 15 octobre prochain, pour trouver un accord. Sinon, ce sera le "No Deal" et ce serait une catastrophe pour la pêche normande.

Ce mardi matin, à Cherbourg, le commissaire européen à la pêche Virginijus Sinkevičius est venu rencontrer la filière normande et s'est montré rassurant auprès des pêcheurs. 

Nous savions que les négociations allaient être difficiles. Mais nous pensons qu'il est toujours possible de trouver un accord. Toute l'Union Européenne vous soutient : s'il n'y a pas d'accord sur la pêche, il n'y aura pas d'accord du tout. Les 27 états européens sont d'accord là-dessus.

Le commissaire européen à la pêche aux pêcheurs Normands, à Cherbourg

 

"Londres" ne se montre pas si disposé que ça

Mais la pression de Londres agite tous les observateurs : le Royaume-Uni a appelé l'Union européenne à faire preuve de plus de "réalisme"pour la reprise mardi de difficiles négociations sur leur relation post-Brexit, affirmant par ailleurs accélérer ses préparatifs en vue d'un "no-deal".

La tension monte de nouveau entre Londres et Bruxelles à l'approche de la fin de la période de transition pendant laquelle les règles européennes s'appliquent sur le sol britannique, fin décembre, alors que les négociations visant à arriver un accord de libre-échange restent dans l'impasse. 
    
"L'UE doit faire preuve de plus de réalisme sur notre statut en tant que pays indépendant", a affirmé lundi soir dans un communiqué le négociateur britannique David Frost, selon qui "nous ne pouvons plus nous permettre de ressasser les mêmes choses" après "six mois de dialogue"

Le Royaume-Uni a formellement quitté l'UE le 31 janvier, près de quatre ans après un référendum historique marquant la fin de presque 50 ans d'appartenance à l'Union européenne. Mais il reste régi par la réglementation européenne jusqu'à fin décembre, tandis que les deux parties tentent de conclure un accord de libre-échange.
   
La date limite du 15 octobre a été fixée par le premier ministre anglais pour laisser le temps à la signature, derrière. 
Si ce n'est pas le cas, "nous devons l'accepter et passer à autre chose", a averti M. Johnson, assurant qu'une absence d'accord serait "une bonne issue" permettant au Royaume-Uni de "prospérer" avec "la liberté de conclure des accords commerciaux avec tous les pays du monde".
  


"On espère que l'Europe va réussir à faire plier les anglais"

Dimitri Rogoff, le représentant officiel des pêcheurs normands, président du Comité Régional des pêches de Normandie, est venu demander au commissaire européen de la fermeté. La guerre de la coquille et des mers n'a que trop duré. 

"La pêche en eaux britanniques à Cherbourg, c'est 40% de ce que ramène les pêcheurs", explique une des représentantes de la profession pour donner un sens à leur inquiétude. En effet, les îles anglo-normandes sont très proches.

"On espère que l'Europe va faire plier les Anglais, qu'elle va réussir à négocier ", assure Dimitri Rogoff après deux ans de lutte fratricide. 
Les pêcheurs n'ont pas envie de payer seuls, le Brexit. 
"Certains navires hauturiers sont ainsi dépendants de l’accès à ces eaux pour plus 70 % de leur chiffre d’affaires. Les ports normands seront aussi très impactés par un Brexit sans accord : les navires britanniques débarquent régulièrement leur pêche dans nos ports, et la bonne survie économique des ports et des criées normandes est dépendante d’un gros volume d’apport de poissons qu’on trouve exclusivement dans les eaux du Royaume Uni", rappelle les représentants de la Région Normandie. 
Un No-Deal impacterait directement les 300 navires normands qui pêchent régulièrement dans les eaux britanniques. Ceux-ci représentent 750 emplois directs et 2 250 emplois indirects.
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